Ancienne église Saint-Pierre

L’église Saint-Pierre est l’un des plus anciens témoignages architecturaux des constructions réalisées par les premiers dignitaires chrétiens. Il s’agit également de l’une des plus anciennes églises françaises toujours en élévation et ayant conservé son plan basilical d’origine.

On attribue la fondation de l’édifice à l’évêque Saint-Mamert, haute figure de l’Église catholique, connu pour avoir arrêté la prolifération d’un incendie par la prière et par des larmes miraculeuses. Il est inhumé au sein de l’édifice.
Le monument devient ensuite un monastère sous l’impulsion de l’ancien ermite Saint-Léonien, qui repose aussi en ces lieux. Tout comme l'un des abbés de Saint-Pierre, Aymar De Bernin, frère du célèbre archevêque de Vienne, Jean de Bernin, à l'origine du château de la Bâtie.

L'an mille voit Saint-Pierre devenir une abbaye bénédictine, c'est à dire que les moines qui l'habitent suivent la règle de Saint-Benoit, et ce jusqu'en 1613. A cette date, sous le pape Paul V, l'abbaye n'est plus séculaire, n'appartient donc plus à l’Église. Après la révolution française, les communautés monastiques sont dissoutes. L’église est transformée en dépôt de subsistances.

En 1809, la ville de Vienne, qui a pris possession du bâtiment, ouvre son premier musée municipal, après le don des collections antiques fait par Pierre Schneyder en 1807. Entre 1822 et 1853, les collections des musées de Vienne sont réparties entre l’hôtel de ville et temple d’Auguste et de Livie. Les deux églises Saint-Pierre et Saint-Georges, devenues propriétés de la Fabrique de Saint Maurice, sont louées pour diverses activités économiques (service des impôts jusqu’en 1976) et notamment à deux constructeurs-mécaniciens dont la machine à vapeur provoquera de sérieuses dégradations.

En 1860, la municipalité rachète Saint-Pierre et opère d’importants travaux. Le musée lapidaire rouvre ses portes en 1872, accueillant des pièces de l’époque gallo-romaine (sculptures, sarcophages antiques, inscriptions, amphores, décorum domestique et funéraire...). Elles ne seront plus déplacées jusqu’à la fermeture du musée en octobre 2022 pour accueillir, dans quelques années, le Grand Musée de Vienne.