Quelle est la stratégie des animaux pour passer l'hiver ? Hormis ceux qui vivent au grand jour en hiver, comme les chamois ou les bouquetins, d'autres espèces ont de la ressource pour préserver leur énergie et ainsi retrouver la lumière du jour au printemps.
Pour passer l'hiver, les animaux ont plusieurs stratégies.
Certains décident de migrer (beaucoup d'oiseaux par exemple vont vers le sud), quand d'autres restent dans le même environnement.
Mais comment font ces derniers pour résister au froid et à la pénurie de nourriture qui sont légion entre novembre et mars en Isère.
Tout d'horizon de ces espèces invisibles à nos yeux pendant l'hiver mais tout de même bien présentes !
À SAVOIR
Quelle est la différence entre l'hibernation et l'hivernation ?
L'hibernation
est un état d'hypothermie régulée, pendant laquelle les animaux vont se mettre à l'abri (souvent dans des terriers) pendant plusieurs jours/semaines voire des mois.
On peut donc dire qu'ils dorment profondément pendant toute la période : leur corps est complètement amorphe et semble inerte.
Ils vont ainsi conserver leur énergie en ralentissant leur organisme : rythme de la respiration, température du corps...
L'été, lorsqu'ils profitaient de la belle saison dehors, les animaux hibernants ont fait des réserves de nourriture. Ils vont ainsi passer l'hiver en puisant dans les stocks de graisse accumulés.
L'exemple le plus connu d'animal hibernant est bien sur la marmotte !
L'hivernation
est aussi l'une des stratégies des animaux pour passer l'hiver.
À la différence de l'hibernation, les hivernants n'arrêtent pas complètement leurs activités. Ils s'endorment quand il gèle, sans pour autant tomber sans un profond engourdissement et se réveillent régulièrement au cours de l'hiver.
Par exemple, les ours et les blaireaux donnent naissance à leurs petits pendant la saison d'hivernation.
L'hivernation est ainsi divisée entre des phases de réveil et des phases d'hypothermie modérée. Les organes vitaux des espèces restent à température normale pour pouvoir réagir en cas de danger.
À NOTER
Que faire si vous dérangez un hibernant ?
Il est toujours très embêtant d'interrompre le cycle de vie d'un animal. Si par mégarde vous venez à déranger un animal pendant sa trève hivernale, laissez-leur de quoi grignoter près de leur nid. Et si vous avez un jardin, plantez du lierre ou des arbustes (viornes, prunelier, cournouiller sanguin) qui donnent des fruits pendant l'hiver.
Pour en savoir plus, rendez-vous sur biodiversite.isere.fr
La montagne en partage
Adoptez les bons comportements pour que en hiver aussi la montagne demeure un lieu de partage entre les animaux et les activités humaines.
Pour tout savoir, rendez-vous sur biodiversite.isere.fr.
Ils luttent contre le gel
Pour rester à l'abri du gel, les grenouilles, lézards et serpents se réfugient dans l'eau ou dans le sol.
Certains sont mêmes capables de produire de l'antigel et de résister à des températures de moins de 5°C. C'est le cas du lézard vivipare et de la grenouille rousse (en dessins).
Afin de les aider à passer la saison froide, des hibernaculums artificiels ont été aménagés dans certains endroits de l'Isère, comme l'espace naturel sensible du Bois de la Bâtie dans la vallée du Grésivaudan.
ENS du Bois de la Bâtie
Elles dorment la tête en bas
Les chauves-souris se réfugient en hiver dans les grottes où la température reste stable. Elles dorment la tête en bas.
En suspension, leur poids (de 4 à 9 g) active un tendon qui maintient leurs griffes en position d'accrochage sans solliciter les muscles.
Elles ne dépensent ainsi aucune énergie pendant leur sommeil.
Certaines espèces de chauves-souris (les rhinolophes, ndlr) ont même la particularité de s'emmitoufler totalement dans leurs ailes, comme dans une grande cape.
De quoi les reconnaître à coup sûr. Voilà une info pour briller en société !
Elles donnent naissance en hiver
Comme l'ourse, la blairelle (femelle du blaireau), donne naissance à ses petits en février ou en mars.
Le plus étonnant dans cette histoire c'est que l'accouplement du mal et de la femelle a eu lieu au printemps précédent ! Presque 1 an auparavant ! L'embryon a donc connu une pause de 10 mois.
Il double son poids
Excellent grimpeur, le lérot se régale de mûres, de cornouilles (des fruits sauvages), de pommes, de faînes (le fruit de l'hêtre qui ressemble un peu à un gland) et de noisettes.
C'est aussi le plus carnivore des rongeurs, il est friand d'escargots, d'araignées, de musaraignes et d'oisillons.
Durant l'été, et pour se préparer à l'hiver, il se constitue des réserves corporelles, jusqu'à doubler son poids initial (de 45 à 120 g).
Il passe la moitié de sa vie au lit
L'expression « dormir comme un loir » est criante de vérité ! Le petit animal passe plus de 7 mois en hivernation, entre octobre et mai. Il s'est aménagé un nid entre 15 et 60 cm de profondeur, dans le sol.
Tout comme le lérot, le loir a pour habitude de se rassembler avec ses congénères pour passer l'hiver : on a ainsi retrouvé jusquà 69 loirs ensemble dans le même nid (27 pour les lérots) !
Le reste de l'année, il vit dans un trou d'arbre, un rocher, un bâtiment ou même un nichoir
Elle économise son énergie
Pour réduire l'activité de leur métabolisme, les marmottes baissent la température de leur corps. Elle passe ainsi de 37°C à 6°C ! Et pour éviter de se refroidir davantage (ce qui serait dangereux pour sa survie), elle a rempli son terrier de foin.
Depuis quelques années toutefois, des études ont montré que la couche isolante de neige, qui procure à la marmotte une protection naturelle, tend à diminuer. Du coup, les femelles sont plus maigres à la sortie de l'hiver et il y a moins de naissance de marmottons au printemps.
Pendant l'été, vous pourrez certainement apercevoir quelques marmottes en montagne, dans les prairies et les alpages ! Vous pourrez aussi les entendre siffler à votre approche.
Les animaux de nos montagnes
Il retient son souffle
Pour passer l'hiver, le hérisson divise son rythme cardiaque, en passant de 150 à 15 battements par minute. Il n'inspire que 5 fois par minute au lieu de 13 habituellement.
Rien de tel pour s'économiser.
Très rare dans les massifs montagneux de l'Isère, le hérisson d'Europe est surtout présent dans le Grésivaudan, la plaine de Bièvre et l'est lyonnais.