L'Isère est une terre de vélo... Ses nombreux itinéraires, ses cols mythiques et ses routes sinueuses ont nourri des passions.
Découvrez le parcours de ces amoureux de la petite reine, qui ont fait de leur un passion un métier, autour du vélo... Le tout, fabriqué en Isère.
Ils fabriquent des vélos sur-mesure et retapent des vieux biclous... Portrait de ces 2 fabricants aux mains et aux idées en or...
À Grenoble
Repris en 2015 par Fabien Bonnet, les Cycles Cattin sont réputés depuis des décennies parmi les passionnés de cyclotourisme et de voyages.
Couleurs pétulantes, roues tout terrain, cadre d’acier léger, oeillets pour fixer les porte-bagages : cet hybride de VTT (vélo tout terrain) et de gravel (vélo de gravier) est taillé pour affronter les cols muletiers comme les routes de montagne !
Inutile toutefois d’espérer repartir avec. Ni avec cet élégant tandem bleu ciel qui donne des ailes aux amoureux : tous les modèles présents dans l’atelier des Cycles Cattin sont en exposition.
« Je ne fais que du sur-mesure. Et il faut compter 6 mois de délai », avertit Fabien Bonnet, gérant de la petite entreprise.
Depuis 2015, ce docteur en physique, passionné de voyages à deux roues au long cours, a quitté le monde de la recherche pour poursuivre l’aventure du « vélo fabriqué à la main dans les Alpes françaises », lancée dans les années 1980 à Crolles par Daniel Cattin.
Il a rejoint ainsi le club restreint des artisans-constructeurs – une quinzaine de professionnels en France dont 2 en Isère, avec Edelbike.
« Daniel Cattin, c’est une marque de fabrique et surtout un savoir-faire réputé. Il a été parmi les premiers à faire des vélos de voyage et des VTT », explique Fabien.
Vélos de voyage, pour tous les jours, pour la route, pour les pistes… Le jeune cadreur fabrique en moyenne 25 montures par an, toutes différentes et adaptées aux souhaits et à la morphologie de ses clients (venus de la France entière). « Ici, on choisit ses roues, sa selle, sa couleur, ses braquets… Puis on fait une étude posturale en tenue de cycliste et on ajuste la position, comme chez un tailleur ! »
Si le design compte, son premier critère reste l’efficacité : « On fait avant tout des machines qui roulent et qui se réparent. Sur un vélo de voyage par exemple, on mettra des composants moins haut de gamme, plus anciens, mais que l’on pourra retrouver au Kirghizistan ou ailleurs. Le mien a 35 ans et 200 000 km au compteur…»
À Bourg d'Oisans
En 2016, Laurent Ametller a ouvert à Bourg-d’Oisans un atelier-boutique où il restaure et revend des vélos anciens.
Au pied de la montée de l’Alpe d’Huez,sur la route du Tour de France, il occupe une place de choix.
La mode vintage gagne aussi le vélo. Par passion, Laurent Ametller s’est spécialisé dans la restauration de cycles anciens. Sa période de prédilection va de l’origine du premier vélo (la draisienne) en 1818 jusqu’au début des années 1990, heure de gloire du mini-vélo. « J’ai commencé dans ma cave en 2015. Je voulais offrir une bicyclette à ma fille et n’en avais pas les moyens », témoigne-t-il.
Technicien du cycle, titulaire d’un certificat de qualification profes-sionnelle (CQP), cet amoureux des belles mécaniques se prend très vite au jeu.
En 2016, il se lance à temps plein dans cette activité et ouvre une petite boutique, La Bicicletta, dans la rue principale de Bourg-d’Oisans. On y trouve des vélos de course, des vélos pliants mais aussi des vélos des villes et des champs. La plupart sont estampillés de marques oubliées comme Routens, Mercier, Motobécane ou encore du fabricant grenoblois Libéria…
Certains ont été chinés dans des brocantes, vide-greniers ou sur Internet aux quatre coins de l’Europe. D’autres lui ont été donnés ou confiés par des clients. Pour remettre en état ces vieilles machines, Laurent effectue un diagnostic et démonte tout de A à Z. Pédalier, chaîne, direction… rien n’échappe à son oeil d’expert et les éléments de sécurité sont entièrement changés.
« Je ne travaille qu’avec des pièces et des outils d’origine, même si cela peut prendre plusieurs mois », se félicite-t-il. Un souci du détail qui lui vaut de figurer sur la « route des savoir-faire de l’Oisans », qui valorise les talents, la tradition et l’histoire de la région.
Laurent délivre aussi de nombreux conseils aux visiteurs de passage pour réparer leur vélo à moindre coût.
Dans une pièce attenante à sa boutique, sont exposées des petites reines mythiques comme un Libéria de 1990 qui a appartenu à Michel Vermotte, un coureur belge qui a participé six fois au Tour de France entre 1987 et 1992, une réplique du Bianchi de Fausto Coppi, vainqueur de la première arrivée d’étape à l’Alpe d’huez en 1952, mais aussi trois mini-vélos de la série Graziella des années 1960.